Cultivar_7_O risco na atividade economica

cadernos de análise e prospetiva CULTIVAR N.º 7 MARÇO 2017 46 La PAC doit aussi traiter le risque de production, source de la volatilité dite exogène des marchés 4 . Les instru- ments sont connus, assurances climatiques et sanitaires ou encore fonds mutuels de compensation des pertes. Depuis 2009, la PAC propose un co-financement des subventions aux primes d’assurance et un co-financement de fonds mutuels couvrant les risques sanitaires et environnementaux. La PAC 2014-2020 a transféré la boîte à outils de la gestion des risques dans sa dimension « Développement Rural » et a complété le dispositif selon quatre articles du règlement (EU) no 1305/2013. Cependant, le résultat est très décevant. La boîte à outils ne fonctionne pas tandis que les crises s’accumulent. Les aides directes, 80 % du budget de la PAC, soutiennent le revenu des agriculteurs mais ne constituent pas un réel instrument de gestion du risque. Il faut donc que la PAC post-2020 adapte ses règlements afin de permettre un réel développement des assurances contre les aléas cli- matiques et sanitaires « assurables » et un réel développement des fonds mutuels pour les risques « non assura- bles ». Il faut aussi trouver les moyens de financement adaptés, c’est-à-dire passer d’un budget fixe à un budget flexible afin de pouvoir répondre aux chocs de la nature qui ne font que croître et aux chocs de marché induits. La gestion du risque agricole est fondamentalement une question privée d’entreprise. Il faut d’abord responsa- biliser les agriculteurs. La disponibilité de marchés à terme et de contrats d’assurance est extrêmement utile. La gestion du risque, c’est aussi une question de filière qui peut se traiter par des accords commerciaux qui lis- sent une certaine volatilité des marchés lorsque les marchés à terme n’existent pas. Enfin, les politiques publi- ques peuvent aider fortement en favorisant le développement des marchés du risque et en développant des instruments pour les situations extrêmes de marché (prix d’intervention en dessous des coûts de production, co-financement de fonds mutuels catastrophes et/ou réassurance publique). Pour conclure, il est certain que la vision du risque comme opportunité permet de meilleurs choix stratégiques pour le développement économique dans le cadre d’un marché concurrentiel. Elle nécessite une configura- tion adaptée des projets d’investissement par les dirigeants d’entreprise. Il s’agit donc d’une dimension pure- ment privée de la bonne gestion du risque. La vision du risque comme menace concerne aussi les entreprises. Le risque non maîtrisé limite les investissements, donc la capacité de développement par l’innovation ou par la compétitivité. Les investissements peuvent aussi être mal choisis par les managers sous l’effet du risque et sous contrainte court terme des investisseurs. Le type de production et son niveau sont enfin fortement affec- tés par le niveau de risque subi. C’est pourquoi, les marchés du risque sont indispensables à l’économie et l’in- tervention publique peut être requise pour favoriser la « complétude des marchés ». 4 La volatilité dite endogène trouve son origine dans le comportement des acteurs sur les marchés. Il est ainsi souvent évo- qué l’impact des fonds d’investissements (souvent indiciels) qui augmenteraient la volatilité exogène par des comporte- ments parfois «moutonniers» (herd behavior) parfois spéculatifs et surtout qui créeraient de la volatilité croisée en pro- pageant les effets d’un choc sur un secteur à d’autres.

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