Cultivar_7_O risco na atividade economica

A gestão do risco como alavanca do desenvolvimento económico 45 en rapprochant la perception du risque de la réalité par la mise au point d’indicateurs quantitatifs du risque. Par opposition les mesures ex post induisent généralement des effets d’éviction ( crowding out ) : l’intervention publique ex post attendue par les acteurs privés supprime la volonté d’utiliser des instruments privés qui ont un coût d’acquisition. Pourquoi s’assurer si l’on anticipe des aides de l’Etat en cas de sinistre climatique? Sur les marchés agricoles, l’intervention publique est historiquement importante car la pénurie alimentaire a souvent induit des révolutions populaires dans l’histoire. De plus, la mutation d’une société agricole à une société industrielle puis de services a induit historiquement des exodes ruraux et de profondes mutations des exploitations agricoles. Les technologies de production, végétales et animales, ont enfin induit la spécialisa- tion des exploitations, avec perte du premier instrument de gestion du risque agricole, la diversification des productions. L’intervention publique la plus classique porte sur les prix de support sur le marché domestique avec protectionnisme par droits de douane contre les importations. Les quotas de production sont aussi des instruments largement utilisés. Il s’agit de mesures de protection du secteur agricole qui permettent d’augmen- ter le revenu des agriculteurs et de ce fait d’éviter leur disparition rapide face à la concurrence internationale. La Politique Agricole Commune (PAC) a développé ces instruments pendant trente ans (1962-1992) avec un cer- tain succès par rapport aux objectifs de modernisation de l’agriculture européenne. Puis, face aux conséquen- ces négatives de cette politique, création de surplus, création d’une volatilité des marchés mondiaux par des exportations subventionnées, déstabilisation de l’agriculture des pays en développement, la réforme de 1992, dite Mac Sharry, a orienté la PAC vers l’ouverture des marchés européens à la concurrence internationale. Cette seconde phase de la PAC s’achève, après vingt-cinq ans de dérégulation des marchés, par la suppression des quotas sucriers en septembre 2017. Il ne reste actuellement qu’une réglementation sur les droits à planter de la vigne que « seule une nouvelle révolution en France pourrait abolir » (Meloni et Swinnen 3 2015). Mais si la dérégulation des marchés agricoles européens s’est développée pendant cette période, elle a laissé les agriculteurs mais aussi les industriels de première transformation sans instrument de gestion du risque de marché. La dérégulation du marché des grandes cultures a induit le lancement, avec succès, de contrats à terme européens sur le colza, le blé et le maïs. De nombreuses productions sont cependant orphelines de con- trats à terme sans possibilité de couverture croisée du risque (blé dur dont le contrat de Milan ne dispose pas de liquidité, orge de brasserie et surtout les productions animales). Le secteur laitier dérégulé en 2015 tente de lancer des contrats à terme sur les produits industriels dérivés, le beurre et la poudre de lait écrémée. Il faut en espérer le succès mais la liquidité n’a augmenté que faiblement ces derniers mois. Enfin, les fruits et légu- mes ne peuvent disposer de contrats à terme liquides par nature de leur courte saisonnalité de production. On peut penser que la PAC peut apporter une aide aux instruments de contractualisation long terme entre les producteurs et leurs clients industriels, de statut privé ou coopératif, en apportant des garanties de compensa- tion lors d’épisodes extrêmes de marché. La clé du succès de telles aides réside dans le caractère objectif des indicateurs de crise et des seuils de déclenchement afin de ne pas transformer un instrument de gestion du risque en instrument de support et de transfert financier. 3 Meloni G. et Swinnen J. (2016), «L’histoire se répète. Why the liberalization of the EU vineyard planting rights regime may require another French Revolution», Discussion paper 367/2015, Faculty of Economics and Business. LICO, Louvain, 46 p. Chimney fait remonter l’histoire à Montesquieu, philosophe français opposé aux contraintes royales établies par Louis XV sur les droits à planter de la vigne. Mais le philosophe était aussi un grand producteur de vin de Bordeaux, soucieux de ses intérêts dans le commerce international, en particulier avec le Royaume Uni. Il montre comment la réglementation française historique a influencé l’Organisation Commune du Marché dans le secteur viticole.

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