Cultivar_7_O risco na atividade economica

cadernos de análise e prospetiva CULTIVAR N.º 7 MARÇO 2017 44 faire. Si le prix de marché baisse et se situe en dessous du prix d’exercice, la valeur intrinsèque de cette option vaut la différence entre le prix d’exercice et le prix de marché. Le droit de vendre à 160 €/tonne une marchan- dise qui vaut 140 €/t sur le marché a une valeur intrinsèque de 20 €/t. A l’inverse, si le prix de marché monte et se situe au-dessus du prix d’exercice, la valeur intrinsèque de cette option de vente est nulle. Le droit de ven- dre à 160 €/t une marchandise qui vaut 175 €/t sur le marché n’a pas de valeur intrinsèque. Mais, s’il y a de la volatilité du prix de marché, il y a des chances pour que le prix de marché repasse en dessous du prix d’exer- cice et donc que l’option prenne de la valeur intrinsèque. La probabilité d’une création de valeur intrinsèque avant la maturité du contrat d’option donne une valeur « temps » à l’option. Même si la valeur intrinsèque est nulle, la prime de l’option ne l’est pas du fait de la valeur temps. D’ailleurs, plus le prix de marché se rappro- che du prix d’exercice, plus la valeur temps augmente car la probabilité de création de valeur intrinsèque aug- mente (et inversement). Les similitudes sont nombreuses entre l’option réelle en stratégie et l’option d’achat en finance. Le prix de mar- ché correspond à la valeur actualisée nette, le prix d’exercice à la valeur d’investissement, la volatilité du prix correspond à la volatilité des cash-flows de l’investissement. Mais le plus important dans les options réelles est l’implication sur la gestion de l’investissement. Pour créer de la valeur « flexibilité » en supplément de la valeur actualisée nette classique, il faut chercher soit une gestion du temps s’il est possible de choisir les dates de décision ou de les décaler selon l’information économique disponible, soit une capacité à répondre à de nou- velles informations en changeant l’organisation d’un projet. Trigeorgis 2 (1996) montre dans l’introduction de son livre comment la conception d’un projet d’extraction de pétrole et de raffinage permet de créer plusieurs valeurs de flexibilité à travers une option de report d’investisse- ment, une option d’abandon de projet, une option de réduction ou d’expansion du projet enfin une option sur le choix des produits finis. L’auteur décrit aussi les options combinées, les options sur options, qui sont utiles pour analyser les projets de recherche-développement. Ainsi, une première phase de recherche peut permettre de développer des produits nouveaux mais peut aussi échouer à le faire. Les résultats obtenus en cas d’échec peuvent cependant être utilisés pour une seconde phase de recherche afin de mettre au point une autre ligne de produits nouveaux. Sans la première phase de recherche, il était impossible d’atteindre les résultats obte- nus par la seconde phase. L’analyse du projet d’investissement initial de R&D doit prendre en compte non seu- lement l’effet de création recherché en fin de première phase mais aussi l’opportunité de long terme de crois- sance et de création de valeur. 3. Le rôle des politiques publiques Les sociétés humaines doivent organiser la gestion des risques par des instruments privés, marchés financiers et marchés de l’assurance. Les politiques publiques doivent donc s’assurer de la « complétude » des marchés de gestion du risque et, le cas échéant, intervenir pour favoriser le développement d’instruments faisant l’ob- jet d’une défaillance de marché. Il est reconnu que les situations extrêmes de marché font ainsi l’objet d’inter- ventions publiques dans tous les pays du monde. Les interventions sont souvent ex post, c’est à dire que l’Etat intervient pour aider financièrement les individus ou les entreprises ayant subi des dégâts lors d’une catastro- phe naturelle ou économique. Elles peuvent être aussi ex ante lorsque les risques à caractère catastrophique sont anticipés et intégrés au fonctionnement d’instruments privés. Des aides aux mesures de prévention, des aides aux primes d’assurances ou encore la réassurance publique en sont des exemples. Les économistes reconnaissent l’utilité de mesures de politique publique en matière de gestion du risque en cas d’incomplétude de marché, dont bien évidemment celles concernant la gestion de situations catastrophi- ques. Ils favorisent cependant les mesures ex ante car elles tendent à responsabiliser les agents économiques

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