Cultivar_7_O risco na atividade economica

cadernos de análise e prospetiva CULTIVAR N.º 7 MARÇO 2017 42 d’évènements défavorables et à la valeur des pertes induites. Si des cas extrêmes de perte peuvent exister avec de très faibles probabilités, l’assureur peut limiter contractuellement la valeur d’indemnisation ou bien encore trouver un réassureur qui prend en charge, contre rémunération, tout ou partie de ces pertes extrêmes. Un taux de chargement de la prime pure est ensuite appliqué à la prime pure afin de couvrir tous les frais de l’assureur, les coûts de conception, les coûts commerciaux et encore les coûts dévaluation des pertes. Bien sûr le marché de l’assurance fonctionne si la volonté à payer une prime d’assurance d’un acteur averse au risque (qui n’aime pas le risque) correspond à la valeur commerciale de la prime. Deux problèmes classiques affectent le bon fonctionnement du marché de l’assurance, l’aléa moral et l’anti-sélection. L’aléa moral corres- pond plus ou moins à une fraude, à savoir l’assuré ne prend plus de moyens de prévention (par exemple con- tre l’accident, le vol ou la perte de rendement agricole). Le modèle tarifaire de l’assureur ne fonctionne plus car les indemnisations augmentent pour une valeur de cotisation préalablement fixée. L’anti-sélection correspond à une perte de mutualisation. La prime calculée correspond à un risque moyen. Si les agents économiques à « faible risque » ne s’assurent pas, seuls les « plus risqués » le font, ce qui déséquilibre le modèle tarifaire. Dans les deux cas, l’assureur augmente ses primes, ce qui conduit assez rapidement à l’échec du contrat. Quelques « solutions » existent cependant pour limiter l’ampleur de ces problèmes, comme la pratique des franchises des bonus ou encore des assurances indicielles. Un troisième problème peut affecter le marché de l’assurance, c’est celui de l’incertitude. Comment assurer le risque climatique en période de changement climatique. Les modèles actuariels s’affolent. Comment assu- rer l’erreur médicale quand les compensations octroyées par les tribunaux sont imprévisibles (et en forte aug- mentation), comment assurer un utilisateur de composants nano-technologiques lorsque l’impact sur la santé humaine n’est pas établi ? La finance développe les instruments de gestion du risque dit systémique, c’est-à-dire celui qui affecte simul- tanément l’ensemble des acteurs exposés. Les taux d’intérêt, les taux de change, les prix des matières premières agricoles ou énergétiques induisent des risques systémiques d’autant plus élevés que leur comportement dans le temps est volatil. Certains risques naturels ont aussi une forte composante systémique, comme les sécheres- ses et les inondations de grande ampleur, ou encore les tremblements de terre. Les deux grandes méthodes qui constituent le principe actif des instruments financiers sont la diversification du risque et la cession (vente) du risque. La diversification du risque fondée sur la théorie du portefeuille est « gra- tuite » hors coûts de transaction tandis que la cession du risque fondée sur les options financières est onéreuse. Comme exemple de diversification, on peut évoquer une entreprise qui dispose de plusieurs domaines d’activité et dans chaque domaine une diversité de produits bien répartie sur la courbe de vie « classique » des produits (lancement, croissance, maturité et déclin). Pour un investisseur, il existe des fonds indiciels qui permettent d’in- vestir dans un panier d’actifs financiers diversifié par activité ou par zone économique au niveau mondial. Enfin, on peut aussi évoquer une diversification des dates de commercialisation pour la mise en marché de produits saisonniers stockables comme les céréales ou les oléagineux. Cette diversification « commerciale » est large- ment pratiquée en agriculture. Par contre le contrat de swap qui permet d’échanger un prix variable contre un prix fixe sur une période longue, souvent pluriannuelle, est plutôt utilisé dans le domaine de l’énergie (pétrole et gaz) et dans les métaux industriels. La cession du risque en finance a été modélisée et surtout instrumentalisée dans les années 1970. Des appro- ches mathématiques bien antérieures existent mais qui ont eu peu d’impact sur la pratique des marchés financiers. Les options sont maintenant très développées sur les marchés qu’ils soient purement financiers ou matières premières, dont agricoles. Elles sont négociées sur les marchés à terme et de plus en plus sur le mar-

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